Le pouvoir du « NON »

Il m’a fallut  des années pour comprendre ce concept.

Dans beaucoup de relations, j’ai compris  que je ne devais pas dire ce que je pensais mais faire attention à ceux que les autres  voulait entendre pour leur plaire. 

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 » dire « non »  n’est pas une option ».

Pendant longtemps, J’ai porté la  croyance qu’il fallait toujours être inconditionnellement disponible,   cela m’a valut plus de souffrances que de joies — allez comprendre. Il y a environ 7 ans que j’ai décidé appliquer cette idée de dire « non » et dire ce que je pensais. Avant cette date mes rapports avec les autres étaient  fondés sur ce que je pensais ce que l’autre personne voulait. Tel un caméléon, je me métamorphosais, changeant qui je devais être ou la version de ce que je pensais que les autres voulaient que je sois. 

Je disais rarement « non » parce que je croyais l’amour était conditionnel, et que je devais être d’une manière spécifique pour être acceptée et digne d’amour. 

Vous est-il arrivé de devoir revoir votre goût de style de musique ou valider une opinion qui n’est pas réellement la votre ? Simplement parce que vous ne savez pas formuler ce que vous avez envie.

Ça peut commencer dès le collège en faisant des devoirs pour des copains, puis continuer en acceptant des invitations qui ne vous intéressent pas. J’ai des connaissances qui m’ont expliquée qu’elles sont allées jusqu’à accepter des boulots minables sur recommandations de leurs proches. Elles ont  même reconnu avoir été  amenées à acheter des vêtements sous la pression des vendeuses. L’idée de refuser ne leur venait même pas à l’ esprit et du coup elles faisaient n’importe quoi par devoir de politesse pour faire plaisir à un partenaire, des proches, des collègues, des amis ou la famille par peur d’être rejetées.

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« Pouvoir s’affirmer suppose une capacité à se définir ». 

Il est impossible de savoir répondre « oui » ou « non » aux sollicitations si nous n’avons pas d’abord pour nous-même une idée claire de nos envies et de nos limites. 

J’ai compris que la première étape consiste donc à faire le récapitulatif de ce qui compte pour soi dans tous les domaines de la vie : ses valeurs, son rythme de vie, ses goûts, ses priorités… Avec cette liste, j’ai pu dessiner les contours de mon  « territoire » et poser des repères intimes auxquels je me  réfère quand les autres me  sollicitent.

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 » l’amour n’est pas un compromis de ce que nous sommes,

mais une réflexion ». 

Vous pourriez être surpris par le nombre de personnes ne comprennent pas que « non » est une phrase complète. Dans de nombreuses situations relationnelles quand vous dites  « non » à n’importe quelle demande , très souvent la réponse que vous quelque chose comme ceci :

  • « Mais pourquoi ? »
  • « J’ai fait quelque chose de mal ? »
  • « Vous êtes surement de mauvaise humeur « 

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Avec le recul, il y a des choses que j’aurais pu faire ou éviter pour ne pas me mettre dans certaines situations. Mais je n’avais pas ce niveau de conscience sans doute parce que j’ai n’avais  pas attiré assez d’expériences de vie qui m’auraient  poussées à mes limites. Je pourrais écrire un livre entier  à ce sujet. 

« Aujourd’hui je sais que « Non » une phrase est complète  et vous n’avez pas à expliquer pourquoi vous le dites ».

Vous ne devez pas vous justifier. Vous n’avez pas à expliquer pourquoi ou comment vous vous  sentez et ce qui vous a poussé à dire « non » ,  à moins que vous vous voulez vous justifier volontairement.

Prendre ce recul vis-à-vis des autres est indispensable ; il ne s’agit pas de se déresponsabiliser, de s’autoriser des refus blessants, mais bien de se débarrasser d’une culpabilité excessive qui incite à envisager les conséquences d’un « non » pour l’autre plutôt que pour soi. 

« Parfois trop de justifications tuent le « non » ».

Elles trahissent un sentiment de culpabilité, et nous font perdre toute crédibilité. Pour autant, il difficile d’imposer un « non » sans explications. Il s’agit donc de réapprendre à formuler ses refus de façon structurée : le but est d’aider notre interlocuteur à cerner le cheminement de notre raisonnement. 

Pour cela, commencer par rappeler les faits : 

  • A votre partenaire : « Tu me dis donc que tu as accepté cette invitation sans me demander mon avis ».
  • A votre supérieur : « Vous me demandez de traiter ce dossier  » .

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Ensuite, exposez les conséquences pour vous et soulignez l’émotion que cette situation crée en nous, en parlant toujours à la première personne .

  • À votre partenaire :  « Cela va à l’encontre de mes projets, je suis déçu(e) », 
  • A votre supérieur : « Je ne suis pas à l’aise pour vous dire non mais cela me surcharge dans mon travail, je n’y arriverai pas »

Les personnes qui remettent en question quelqu’un qui dit « non » ont le plus souvent un sentiment d’insécurité qui les habite. Ils ont besoin de connaître votre raisonnement pour se sentir mieux, en affirmant que c’est « vous » le problème et pas « eux ». 

Mais, il y a aussi ceux qui s’interrogent sur votre « non » parce qu’ils désirent réellement comprendre ce qui le motive, ce que vous ressentez et comment ils peuvent vous soutenir. 

« entendre « non » devient une célébration, il faut cesser de soumettre le refus de l’autre à un un interrogatoire. »

Quand quelqu’un me dit « non, » je respecte la décision de cette personne et je ne la questionne pas en général, même s’il m’arrive parfois de me sentir tout petit peu déçue. Je comprends et j’arrive à aimer les gens tels qu’ils sont parce que c’est un signe certain d’une prise de conscience d’eux-mêmes et de leurs limites.

Oser dire « non » et apprendre  à exprimer de vrais « oui », c’est préserver, repenser  la qualité de ses relations afin qu’elles ne soient plus basées sur de la convenance ou de la manipulation, bien au contraire les relations seront fondées sur de la sincérité et le respect de l’autre… et de soi.                                                                              

 Christelle pour @mangez.cochons


♣ Référence bibliographique : Dire non, ça s’apprend ! de Dominique Fromm. (Dangles, 1999).

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13 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. froggymums dit :

    C’est triste de voir que des personnes n’arrive pas à dire non, ça ne doit pas être simple à vivre.

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  2. Très bon article ! Je me reconnais, tellement dans ce que tu dis… Beaucoup ne comprennent pas cette difficulté de la négation. Mais dire peut être réellement une épreuve ! Je te remercie pour ton article 🙂

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  3. roijoyeux dit :

    très sages conseils

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  4. Myriaime dit :

    Merci pour cette article, il est super intéressant et je me retrouve dans bon nombre de situations quand j’y pense
    Avant je disais tj oui à tout le monde, et si j’avais le malheur de dire non ou d’exprimer un refus, on me ferait la misère, comme si j’étais une personne ignoble qui ne pense qu’à elle et pas au autre.
    Certes depuis, pour bien des situations, je sais dire non…mais avec mon conjoint ça reste encore mission impossible, comme vous.le dites dans l’article il y a ce sentiment de culpabilité, mais surtout l’autre qui vous parle et vous regarde et faisant ressortir ce sentiment.
    J’aime pouvoir dire non et ce que je pense, mais étrangement, je remarque que du coup les gens vous rejette… Ça donne… Le dicton…il vaut mieux être seule que mal accompagner

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    1. mangezcochons dit :

      merci pour le partage de votre ressenti. Et oui le non est libérateur …pas facile à entendre, pas facile à comprendre ou à accepter . Les 3 lettres de ce tout petit mot peuvent créer de grands bouleversements dans tous les domaines de la vie

      Aimé par 1 personne

  5. Blague à part, les japonais et les japonaises ne disent jamais non. Il faut écouter entre les lignes pour entendre leurs non. Peut-être qu’entre eux et entre elles et entre eux et elles, c’est limpide; pas pour moi ! Comment s’en sortent ils et elles ? Est-ce qu’il y a « le pouvoir de dire non » en japonais ? Oui, non …

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  6. nikellenica dit :

    Un écrit que j’apprécie beaucoup, un écrit que l’on a besoin de lire, parce que j’ai eu ce problème de ne pas être capable de dire  » Non  » et parfois, ça revient me hanter. On ne nous aime pas plus si on fait tout pour tout le monde tout le temps et surtout quand cela ne nous tente pas. J’ai accepté des invitations qui ne me tentaient pas et je l’ai toujours regretté après. Maintenant, je me permets des  » Non  » mais j’aimerais bien ne pas avoir à ajouter des raisons. Je suis donc bien contente d’apprendre que  » non  » est une phrase complète. Oui, j’assume plus mes  » Non  » mais il faut bien admettre qu’il y a des fois où l’obligation est de mise. Veut veut pas, il y a des situations où l’on est obligée, et dire  » non  » serait vraiment mal vu, à moins d’être capable de vivre avec les conséquences que cela apporte.

    C’est comme dire tout ce que l’on pense, je crois qu’il faut savoir se garder une petite gêne.

    Merci pour cette lecture très intéressante et merci d’avoir visité mon blog.

    Amitiés

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  7. Super article qui fait vraiment du bien. Cela fait également plusieurs années que j’ai appris à dire non afin de ne pas me dire non à moi-même pour dire oui à un autre. Cela n’est pas toujours bien accepté par la personne en face, mais l’essentiel étant de ne jamais s’oublier.
    J’ai adoré lire l’article, merci 🙂

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    1. mangezcochons dit :

      Merci de l’avoir lu 😊

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  8. pascalaunay dit :

    Oser dire non … Non, mais quel pied !

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    1. mangezcochons dit :

      Une satisfaction qui ne tient que dans 3 lettres

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  9. ermite-athee dit :

    Bonjour
    Dire  » NON  » n’est pas toujours facile . Certains facteurs entre en jeu : Pitié, timidité etc…..( chez moi c’était surtout la timidité ) , puis , avec le temps on n’hésite plus ; on a une personnalité , des opinions et on y tient. Alors on les défend .
    A bientôt
    Francis.

    Aimé par 1 personne

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